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Le petit monde de Greg
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27 mai 2005

Le Calice des Brumes II

Le moine fut prit de vertiges. Le couloir semblait onduler, le monde se retirait. D’abord doucement puis le phénomène s’accéléra. Un intense lumière, un voile qui se déchire, un spectre menaçant qui masque la lumière d’une main sombre et puissante. Ce fut tout.
Lorsqu’il ouvrit les yeux il était allongé sur le sol et une terrible douleur lui vrillait la crane. Il avait dû se cogner la tête en tombant.
Il parvint à s’asseoir sans que le monde ne se remette à tourner, puis il tenta de rassembler ses esprits. Combien de temps avait-il été inconscient ? Pas plus de quelques minutes. Sinon un autre moine l’aurait trouvé et lui aurait porté secours. Il cherchait ce qui avait bien pu se passer lorsque les images lui revinrent en mémoire. Ses yeux s’écarquillèrent de surprise.
« Impossible ! murmura-t-il. » Mais sa vision ne pouvait avoir d’autre sens.
Oubliant son mal de tête, il se remit sur ses pieds aussi vite qu’il le pouvait et remonta le couloir en direction du bureau du père Supérieur. Pour la première fois depuis la création de l’ordre, la confrérie des moines gardiens allait devoir sortir de l’ombre… car l’Ombre était là.

   ***  ***  ***  ***

Greg poussa un profond soupir et se leva pour se re-servir une tasse de café. Il n’était que dix heure du matin et il pressentait que la journée serait longue.
« Alors Greg, l’interpella l’un de ses collègues, ça avance ton programme ?
_ Mmmh… marmonna-t-il en réponse. » Il ne fallait pas qu’il cède à la mauvaise humeur qu’il sentait poindre au creux de son estomac. Ce bug le narguait depuis deux jours mais les autres n’y étaient pour rien. D’ordinaire il aurait fait un effort de conversation. Demander à Patrick comment il avait passé son week-end, à Déborah des nouvelles de sa fille pianiste… Mais il dormait à peine depuis plusieurs semaines et il n’avait plus la force de jouer à ce jeu. Et ce bug qui lui échappait…
Un peu de café, un peu de sucre, un nouveau soupir et il repartit s’asseoir. L’écran n’avait pas bougé, le message d’erreur était toujours là. Il posa son café à côté du clavier et reprit ses recherches. Comme attirée par le mouvement de ses doigts sur les touches, une idée venait de germer dans son esprit. L’idée entraîna les doigts qui lui donnèrent corps. Et le monde autour de Greg disparut… un cours instant.
Ploc ! Quelque chose venait de tomber dans sa tasse, projetant des éclats de café tout autour. La chose était si saugrenue que la pointe d’irritation qui menaçait de jaillir à la moindre occasion se figea, laissant place à une pure hébétude.
Levant les yeux il regarda autour de lui. Patrick était absorbé dans son propre programme, Déborah avec un client au téléphone. Les fenêtres étaient fermées. De saugrenu, l’événement se faisait mystérieux. Greg se décida à prendre sa tasse et regarda à l’intérieur.
Une pierre. Simple. Il aurait pu la ramasser n’importe où. Ou peut-être pas… un reflet venait d’attirer son regard. Il la récupéra et l’égoutta pour la débarrasser du café qu’elle portait encore. Elle était grise, banale, sans aucun intérêt… A part ce reflet bleu qui venait de se manifester une fois de plus. Sans savoir pourquoi, il la glissa dans sa poche et se remit au travail.
Quelques minutes plus tard, au détour d’une ligne de code, le bug était là. Après deux jours de traque incessante il capitulait. Là, simplement. La journée ne serait peut-être pas si longue finalement.

   ***  ***  ***  ***

Le père Edouard fut tiré de ses réflexions par l’irruption de frère Eloi dans son bureau. Le moine était livide et paraissait essoufflé.
« Mon père, haleta-t-il en se tenant au chambranle de la porte, excusez-moi d’entrer ainsi dans votre bureau mais il s’est passé quelque chose de grave.
_ Je vous écoute, répondit le père supérieur, soudain tendu.
_ Je viens d’avoir une transe. La cité des brumes est tombée ! »
Le père Edouard se leva brusquement, les yeux exorbités de surprise. « C’est impossible ! s’exclama-t-il.
_ Je crains qu’il n’y ait pas d’autre explication. » Eloi reprenait son souffle et son angoisse diminuait un peu. Le chef de son ordre était au courrant, la nouvelle était devenue officielle. Le poids de l’événement ne pesait plus entièrement sur ses épaules et il en ressentait un soulagement perceptible.
« Mais… nous aurions dû recevoir la clé, balbutia le père supérieur. La porte aurait dû s’ouvrir… Si ce que vous dites est vrai alors il n’y a plus d’espoir ! Notre ordre ne sert plus à rien…
_ Je ne crois pas, répondit Eloi. La clé est passée, j’en suis sûr. Et si nous pouvons la retrouver, nous pourrons reprendre la cité des brumes avant qu’il ne soit trop tard. »
Le chef de l’ordre le dévisagea un long moment puis se rassit. « Si les gardiens n’ont pas pu accéder à la porte, c’est que quelque chose de terrible s’est produit, dit-il. Même avec la clé je ne sais pas si nous pourrons faire quoi que ce soit. Mais s’il y a une chance alors saisissons là. Vous partez sur le champs à sa recherche. Emmenez Gérard et Trévor avec vous. Et surtout faites attention. J’ai le sentiment que d’autres dangers nous guettent. »
Eloi acquiesça et se retira pour préparer son départ. Le père Edouard resta seul avec cette terrible angoisse au fond de l’estomac. Qu’avait-il bien pu arriver pour que les choses dérapent à ce point.
Il finit par se secouer et attrapa le combiné du téléphone. Il fallait se préparer. Même si leur dispositif de sécurité n’avait pas fonctionné, il leur restait d’autres ressources.

To be continued (mais c'est pas obligé...)

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Commentaires
C
Ben, Monsieur cailloux il était bien sympa mais un peu limité sur les bord. Un ptit reflet par ci, un ptit plouf par là, ça va pas chercher bien loin...<br /> <br /> Et pour Greg, c'est plus un secret, il met son nez partout celui-là...<br /> <br /> a bientôt,<br /> <br /> Ced
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J
La suite est pas mal, j'avais peur que ce soit les aventures de monsieur cailloux au pays des galets, mais ca semble plus prometteur. La grosse surprise c'est l'apparition de greg.
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C
Merci Anne, de tes encouragements. Pour la suite, j'y travaille. ça avance pas mal mais y a encore du travail... d'ailleurs j'y retourne!<br /> <br /> a+<br /> <br /> Ced
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A
C'est très bien écrit... et l'on a envie de connaitre la suite.<br /> <br /> Bisous et à + <br /> <br /> Anne
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